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sabÿn

crédit photographique : © Bénédicte Deramaux

Le sang des Limbes - exposition du  29 janvier au 14 février 2013

Université Toulouse II - Le Mirail / CIAM  - La Fabrique - Le Cube

Présentation

   Les limbes évoquent un topos brumeux, lieu aux limites inassignables, mouvantes – substances-rêve condensant déchirure et dessaisissement, l’éloignement comme indistinction.
Le sang, substance vitale, réfère au sang intime des menstrues – ce qui noue et déchire au ventre le déni d’une gestation ici transmuée en flux créatifs. Mon travail déplace en la transformant cette énergie archaïque des gestations comme cycle de vie, affirmant, quelles que soient ses hantises, la prégnance de l’incarnation : hic et nunc, sang des vivants ... 

L’organisation spatiale de l’exposition Le sang des Limbes  aspire à libérer ces flux. Au centre de la salle, les 28 ex-voto posés sur leurs socles, et Les Liqueurs II (suspension), empruntent au carré son assise terrienne selon des modalités ambivalentes, travesties : imperfection de la figure proposée, pénétrable, ouverte aux déambulations, et comme trouée (coulée des Liqueurs II, suspension flottante, désolidarisée du sol). Les 28 ex-voto et Les Liqueurs II constituent le centre de gravité de l’exposition : puissance d’aimantation de cette figure autour de laquelle gravitent les autres œuvres, satellisées. C’est là instaurer un territoire rythmé selon des oppositions affirmées (zones denses, ramassées, coagulées et zones de latences, vides) : tensions entre les ex-voto, reliques forcloses, symptômes enchâssés en leurs boîtes, et les autres œuvres où suintent, débordent et se dissipent lignes et substances liquides ou filandreuses (Talisman/Chevelure(s), L’Émanation des ancêtres (reliquiae), Le sang des Limbes, Les Liqueurs I, Seror Hayayim – le Sachet des vivants).

La petite salle attenante serait une chambre des Mystères, site actif où muer, se dépouiller, s’élever (Les Sordes) pour ensuite, aller à pas menus vers les Lucioles, comme survivances, et dès lors se réapproprier sa vie, l’inventer.

Au sol, car toujours le sol est une prière.

Les titres, essentiels en leur pouvoir d’invocation, aimantent des bribes de récits que chacun peut librement agencer, interpréter.

Le territoire envisagé est fictif, anachronique, lieu de revenances en flux constants que les fils ou chevelures actualisent : dilution d’intimes hantises dans les interstices du mythe.

C’est là mon Afrique-Fantôme : l’histoire de famille est une buée à la surface des non-dits. Alors j’ai enfoui l’Afrique en mon ventre : elle est au ventre de l’œuvre, une fiction qui m’appartient. La fiction est aujourd’hui le seul oracle auquel je puisse consentir : vestiges, traces de passages, présence des morts et des fantômes...

Je poursuis là un songe précieux, aurifère ; à vrai dire, je l’invente. 

© sabÿn  soulard   /  plasticienne  & poète   /  2024 /  Tous droits réservés 

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